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festival du cinéma américain de Deauville - Page 13

  • « The Visitor » de Thomas McCarthy : Grand Prix du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2008

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    La semaine dernière sortait en salles « The Visitor », le film auquel fut décerné le  Grand Prix du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2008 par le jury présidé par Carole Bouquet, le seul de la compétition que j’avais manqué et que j’étais donc impatiente de voir. A l’heure à laquelle les Etats-Unis retrouvent un nouvel espoir et un nouvel élan, ce film apporte un éclairage édifiant sur les dysfonctionnements et les injustices du système américain et de nouveau sur l’immense attente que suscite le nouveau président américain Barack Obama.

    Professeur d'économie dans une université du Connecticut, Walter Vale (Richard Jenkins), la soixantaine, est englué dans sa routine : il ne donne d’ailleurs plus qu’un cours par semaine, depuis 20 ans. Son seul loisir consiste à apprendre le piano, d’ailleurs sans grand enthousiasme. Lorsque l’Université l’envoie à Manhattan pour lire un article qu’il a cosigné (où il part seulement parce qu’on l’y oblige), il découvre qu’un jeune couple s’est installé dans l’appartement qu’il y possède : Tarek (Haaz Sleiman), d’origine syrienne et, et Zainab (Danai Jekesai Gurira), sa petite amie sénégalaise. Comme ils n’ont nulle part où aller, Walter leur propose de rester. Si Zainab est très réticente et méfiante, en revanche, Tarek, touché par la gentillesse de Walter, lui apprend le djembé. Malgré (ou grâce à) leurs différences, les deux hommes deviennent amis et Walter retrouve un sens à sa vie et lorsque Tarek est arrêté dans le métro, emprisonné, et menacé d’expulsion, Walter fait tout pour lui venir en aide…

     

    Si la portée du film est évidemment politique, du moins sociale, son propos n’est jamais appuyé. C’est avant tout l’histoire de deux hommes, ou même de quatre personnages (la mère de Tarek interprétée par Hiam Abbass va les rejoindre) qui a priori n’auraient jamais dû se croiser mais que la magie et les aléas de l’existence font se rencontrer, et changer. Les personnages, à l’image du scénario et de la mise en scène, sont d’une grande pudeur et sobriété, et ne tombent jamais dans les clichés.

    Si ce film nous montre (sans jamais démontrer avec ostentation), à travers l’exemple d’un drame humain, les conditions inhumaines de détention et d’expulsion des immigrés clandestins aux Etats-Unis et les conséquences d’une politique d’immigration rigide mais aussi de la paranoïa post 11 septembre, c’est aussi un hymne à la musique, la musique qui peut relier deux personnes que tout pourrait opposer, la musique qui leur sert de langage commun et qui transcende les différences, la musique qui redonne goût à la vie. Un échange et un enrichissement.

     

    « The visitor » ce pourrait d’ailleurs autant être Walter que Tarek : Walter qui rend visite à Tarek en prison mais aussi Tarek qui en s’installant chez Walter lui redonne le goût de vivre, Walter qui au début du film regarde la vie s’écouler derrière sa fenêtre et à la fin est « dans » la vie, dans sa belle et redoutable violence. Le djembé va devenir son cri de révolte et de vie, l’allié et le réceptacle de ses sentiments.

     

    Les 4 acteurs sont judicieusement choisis au premier rang desquels Richard Jenkins (habituellement abonné aux seconds rôles, qui trouve là son premier grand rôle), parfait en faux misanthrope retrouvant le goût des autres et de la vie, tout en retenue, mélancolie et révolte contenue qui explose dans une très belle scène où il crie son impuissance face au mur infranchissable de l’injustice, face au terrifiant silence de l’administration.

     

    Ce film poignant est empreint de la douceur mélodieuse d’un air de piano et de la force entraînante du djembé, il vous ensorcelle doucement, vous parle de deuil, de retour à la vie, d’injustice, de tolérance, de solitude, sans jamais être moralisateur ou didactique, mais il est alors plus parlant que n’importe quel discours.

     

     Avec ce second film après « The Station Agent », Thomas Mc Carthy (qui est également acteur) nous donne à voir une autre Amérique que celle des blockbusters avec un regard empli d’empathie, de justesse, de sensibilité et nous embarque avec ses personnages que nous quittons, laissons, à leur rage et désespoir, avec regrets, mais que nous embarquons avec nous bien plus loin et bien après le générique de fin, avec, en mémoire, le tempo douloureusement répétitif et le son sublimement retentissant du djembé, lors de la dernière scène, terrible et magnifique.

     

    Pour tout savoir sur le 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, rendez-vous sur mon blog consacré à celui-ci. Je reste persuadée qu’ « American son » de Neil Abramson aurait mérité de figurer au palmarès…

     

    Site officiel du film: http://www.tfmdistribution.com/thevisitor/

    Sandra.M

  • « Harcelés» de Neil La Bute : fenêtre sur piscine…

    Ce film qui sort cette semaine était présenté en Première du 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Ci-dessous l'article que je lui avais consacré à cette occasion.
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    Ci-dessus, Samuel L.Jackson à la conférence de presse de "Lakeview Terrace" (photo "In the mood for Deauville")
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    Le réalisateur Neil LaBute (photo "In the mood for Deauville")
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    L'équipe du film ( photo "In the mood for Deauville")
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    L'équipe du film au CID , photo "In the mood for Deauville"
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    L'équipe du film au CID, photo "In the mood for Deauville"
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    Samuel L.Jackson à la conférence de presse, photo "In the mood for Deauville"

    Hier soir avait lieu au CID la projection en Première d’un des films les plus attendus de ce 34ème Festival du Cinéma Américain  de Deauville ( « Lakeview Terrace » de Neil La Bute) notamment en raison de son acteur principal présent à Deauville dont il est un habitué puisque le festival lui avait rendu hommage il y a quelques années : Samuel L.Jackson.

     Pitch : Pout Chris (Patrick Wilson) et Lisa (Kerry Washington), emménager dans leur maison de « Lakeview Terrace » est un rêve devenu réalité. Pourtant, rapidement, les deux jeunes gens deviennent la cible de leur voisin, Abel Turner, ( Samuel L.Jackson) un policier qui désapprouve leur relation interraciale. Cet homme strict et austère, père célibataire et policier se montre de plus en plus oppressant envers le jeune couple allant jusqu’à les harceler chez eux.

     Il y a 10 ans, Neil LaBute avait obtenu le prix spécial du jury à Deauville pour « En compagnie des hommes », une vision acerbe de l’univers sombre et sexiste des cadres américains. Avec « Lakeview Terrace », le cadre est différent mais le regard du cinéaste aspire à être tout aussi mordant. Le cadre est donc ici Los Angeles, le quartier de « Lakeview Terrace », qui est un véritable acteur du récit puisque, au fur et à mesure que s’accroît la tension entre les voisins, les flammes se rapprochent inéluctablement de Lakeview Terrace. A travers des reportages télévisés ou des échos a priori anodins, la menace de l’incendie gronde, tout comme les remarques ou les actes a priori anodins d’Abel font eux aussi gronder une autre menace, tout aussi insidieuse, et qui ne cesse, elle aussi, de grandir, tout aussi incontrôlable, pour finalement ravager la vie de Chris et Lisa comme l’incendie va ravager la ville. 

     Le sentiment de situation inextricable et la tension sont accrus par le fait que le voisin soit policier et que celui censé représenter l’ordre et la loi soit source d’inquiétude. Les tensions avec celui-ci révèlent aussi celles qui existent dans le couple, (lié au père de Lisa qui n’accepte pas leur couple mixte et à l’envie d’enfant de Lisa).

     Le film présente deux intérêts principaux : la tension, constante, et l’interprétation, inquiétante, de Samuel L.Jackson qui magnétise la caméra, mange l’écran. Certes son personnage exige cette présence charismatique et menaçante mais le personnage de Chris est trop naïf et velléitaire par rapport à ce dernier, et leurs caractères trop stéréotypés dès le début, pour que cela soit vraiment crédible.  D’après ses propos en conférence de presse, le réalisateur a voulu éviter tout manichéisme, ce qui n’est, d’après moi, qu’en partie réussi, le personnage interprété par Samuel L.Jackson étant tout de même assez caricatural, de même que la relation entre Chris et Lisa.

     Quant au sujet, le racisme, que Neil LaBute a prétendu vouloir traiter de manière  plus ou moins tacite, à force d’être tacite, il en devient secondaire, les raisons de tensions étant finalement multiples : le sentiment de propriété, les différences sociales… Neil LaBute joue en effet habilement sur le sentiment d’insécurité, sur le sentiment presque violent de propriété mais construit un film et un dénouement trop prévisible et politiquement correct pour emporter une totale adhésion. Il  traite finalement davantage de la difficulté de communiquer dans des maisons cadenassés et ultra sécurisées que du racisme (qui en est néanmoins aussi une résultante).

     « Harcelés » reste un bon divertissement qui n’apprendra rien aux amateurs de suspense tant il reprend les poncifs du genre sans rien y apporter (le suspense, contrairement à ce que pourrait laisser entendre le titre de cette note, n’a ici rien d’hitchcockien…) et à vouloir que son thème principal soit tacite, il nous donne finalement l’impression de l’avoir seulement effleuré.

     Reste la prestation remarquable de Samuel L.Jackson dont, après avoir perçu et croisé son regard imperturbable et glacial, glaçant même, lors de la conférence de presse, je me demande si ses personnages sont toujours des rôles de composition…mais il s’agit là d’une toute autre question.

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  • Le premier jour du reste de ta vie...

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    1.LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE...:
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    Le premier jour du reste de ta vie en titre de cette note estivale, pourquoi vous demanderez-vous peut-être...

    D'abord parce que j'aime beaucoup cette phrase  empruntée à une chanson d'Etienne Daho, (paroles ici), et la chanson en question, ensuite parce que son caractère épicurien me paraît tout à fait à propos pour cette période de vacances, enfin parce que j' entends parler depuis plus d'un an du film au titre éponyme (de Rémi Bezançon) par un de ses protagonistes et que je ne pourrai malheureusement pas le voir au moment de sa sortie en salles (le 23 juillet) tout en tenant à vous encourager à y aller notamment pour ses comédiens confirmés (médiatiquement parlant) pour certains et très prometteurs (médiatiquement parlant et non moins confirmés pour le talent) pour d'autres.

    En voici la bande annonce ci-dessous. Je vous encourage donc  à y aller (pas seulement pour les raisons évoquées précédemment, ce film a en effet par ailleurs déjà de très bonnes critiques) et vous trouverez la critique du film sur ce blog à mon retour.

     "Le premier jour du reste de ta vie" de Rémi Bezançon sera également projeté en avant-première au Festival Paris Cinéma, le mercredi 9 juillet à 19H30 au mk2 bibliothèque, il sera présenté par Jacques Gamblin. 

    2.LES AUTRES FILMS RECOMMANDES PAR "IN THE MOOD FOR CINEMA" CES PROCHAINES SEMAINES:

    Comme souvent pendant la période estivale, peu de films intéressants à l'affiche.

    Outre " Le premier jour du reste de ta vie..." de Rémi Bezançon dont je vous ai parlé ci-dessus, je vous recommande bien entendu toujours "Valse avec Bashir" d'Ari Folman ainsi que tous les films recommandés dans la colonne de gauche de ce blog dans la rubrique "Les films de juillet à ne pas manquer" pour ceux qui seraient encore à l'affiche.

    Vous pouvez également profiter du Festival Paris Cinéma jusqu'au 12 juillet et notamment y revoir des classiques comme "La piscine" de Jacques Deray.

    A signaler également la sortie en salles le 9 juillet de "My name is Hallam Foe" de David McKenzie, Hitchcock d'or du Festival du Film Britannique de Dinard 2007, un film auquel je suis restée hermétique, je vous laisse juge, voir mon récit du festival et ma critique du film en cliquant ici.

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    Le 9 juillet sort également en salles "Une histoire italienne" de Marco Tullio Giordana présenté dans la section Un Certain Regard du dernier Festival de Cannes.
    Un très beau mélo tragique et historique dépourvu de manichéisme sur fond de cinéma et d'ambivalence d'être et de paraître,  pour les adeptes du genre.
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    Ci-dessus, l'équipe du film "Une histoire italienne" au Festival de Cannes 2008. Photo "In the mood for Cannes"
    3.LE 34ème FESTIVAL DU CINEMA AMERICAIN DE DEAUVILLE EN DIRECT:
     Par ailleurs, pour la 15ème année consécutive, je serai présente au Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    Cette année, plus que jamais, j'espère vous en faire un récit particulièrement exhaustif sur mon autre blog "In the mood for Deauville" (http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com ) avec toujours autant de critiques de films, d'informations pratiques (toutes les informations pour venir et assister au Festival figurent déjà sur "In the mood for Deauville") et davantage de vidéos à l'image du blog que j'ai réalisé pour le 61ème Festival de Cannes intitulé "In the mood for Cannes" que vous pouvez consulter en cliquant ici , un blog qui a par ailleurs gagné le concours de blogs du Festival de Cannes 2008.

    Le 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville aura lieu du 5 au 14 septembre 2008 et son jury sera présidé par Carole Bouquet. Ce sont là toutes les informations dont je dispose pour le moment. Evidemment comme chaque année toutes les informations de la programmation 2008 seront diffusées et commentées sur "In the mood for Deauville", cette année à partir du 10 août. Vous pourrez par ailleurs prendre connaissance du programme du Festival dès le 21 juillet sur le site internet officiel du Festival du Cinéma Américain.

     On murmure ici et là que le dernier et 22ème James Bond, de nouveau avec Daniel Craig, intitulé "Quantum of Solace", pourrait y être projeté en avant-première (mondiale?). Sa sortie est normalement prévue le 5 novembre 2008 en France. Ce ne sont là pour le moment que des rumeurs qui, si elles s'avéraient fondées, constitueraient une formidable victoire médiatique pour le festival (mais après tout l'édition 2007 a déjà fait très fort dans ce domaine) et la promesse d'une projection jubilatoire pour les festivaliers. A suivre sur "In the mood for Deauville" donc... En attendant, vous pouvez visionner la vidéo de la bande annonce ci-dessous:

    George Clooney 007.JPGEn attendant vous pouvez aussi toujours vous replonger dans mes comptes-rendus de l'édition 2007 sur "In the mood for Deauville" en cliquant ici (vous y trouverez le récit de la plupart des avant-premières, de soirées, de nombreuses photos, les récits et des extraits de vidéos des conférences de presse notamment de celle de Brad Pitt et Casey Affleck pour "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford", chef d'oeuvre projeté en avant-première l'an passé) ou dans mes comptes-rendus des éditions précédentes sur "In the mood for cinema".

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    Photo "In the mood for Deauvillle" lors de l'avant-première de "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford"

    Vous pouvez également consulter le site internet officiel du Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    Vous trouverez également une centaine de liens sur mon blog "In the mood for Deauville" pour vous informer le mieux possible avant de venir au Festival.

    Le blog "In the mood for Deauville" possède également un groupe sur Facebook destiné aux "Inconditionnels du Festival du Cinéma Américain de Deauville". Je vous invite à vous y inscrire et vous donne rendez-vous le 10 août sur "In the mood for Deauville" pour tout savoir sur ce 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    Avant de finir, de nouveau un peu de musique, celle d'un chanteur des années 60 qui, comme je l'ai lu sur un blog, ici, contrairement à nombre de ses collègues de l'époque, a "échappé à la ringardisation", un chanteur que j'ai vraiment découvert lors du Festival du Film Romantique de Cabourg 2007 (voir mon récit du concert en cliquant ici), dont je vous recommande le nouvel album déroutant, inventif et très cinématographique. Pour en écouter des extraits, c'est là.

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    En vous souhaitant d'agréables plongées balnéaires et/ou "In the mood for cinema"...en n'oubliant pas que demain est "le premier jour du reste de [votre] vie.

    A très bientôt sur "In the mood for cinema" et "In the mood for Deauville", et plus tard sur "In the mood for Cannes". En attendant vous pouvez toujours me joindre par email à inthemoodforcinema@gmail.com ou laisser des commentaires sur ces blogs.

    Sandra.M
  • In the mood for news 21: l'actualité cinématographique de la semaine du 5 Mars 2008

    Les chiffres de la semaine

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    Les chiffres de la semaine, ce sont évidemment les chiffres record enregistrés par "Bienvenue chez les ch'tis", le second film de Dany Boon en tant que réalisateur. Après une sortie uniquement dans le Nord, le film est sorti mercredi dernier dans toute la France et se révèle déjà comme le phénomène de ce début d'année, avec près de 3,6 millions de spectateurs en cinq joursplus fort démarrage jamais réalisé sur le territoire. Le budget de 11 millions étant déjà rentabilisé...une suite serait déjà à l'étude!

    Les films à l'affiche c ette semaine

    2102091321.jpgCette semaine parmi les films à l'affiche: un film d'Olivier Assayas, de Jean-Paul Salomé, de Michel Gondry ... et le grand prix du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007  "The dead girl" de Karen Moncrieff. Cliquez ici pour en lire ma critique. Un extrait de mon article consacré à ce film lors du 33ème Festival de Deauville: Le dernier film de la compétition à avoir attiré mon attention, est celui qui a remporté le « Grand prix » : « Dead girl » de Karen Moncrieff, un film âpre et minimaliste dans le fond comme dans la forme, que la réalisatrice définit comme témoignage d’un monde où le danger est constant mais aussi comme porteur d’espoir. A travers la découverte du corps mutilé d’une jeune fille dans un champ aux abords de Los Angeles, elle va dresser le portrait de plusieurs personnes étrangères les unes aux autres mais liées d’une manière ou d’une autre à ce meurtre brutal qui va les bouleverser. Les visages et les corps sont filmés sans artifices, dans leur impitoyable et sombre réalité et désespérance, qui reflètent la souffrance intérieure des personnages. C’est cette implacable réalité qui nous saisit de plein fouet et que Karen Moncrieff filme avec une véracité saisissante, de même que les douleurs à vif derrière ces visages las de l’existence. Cinq portraits de femmes marquées, blessées par l’existence. Karen Moncrieff a indéniablement le talent de dépeindre des personnages et leurs zones d’ombre et de désespoir. Toni Collette qui interprète la femme qui découvre le corps est impressionnante tant par son jeu que par l’étrangeté douloureuse de son personnage. Une construction astucieuse, une écriture précise pour un film suffocant qui ne laisse filtrer qu’une faible lueur d’espoir dans un univers condamné à la violence. Selon la réalisatrice "l’écran sombre" sert à « panser les plaies » de l’humanité, à défaut de les guérir. Noble dessein.  « Un film d’une puissance absolument époustouflante » selon André Téchiné , le président du jury qui a couronné « The dead girl » du grand prix du 33ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, le faisant ainsi succéder à « Little miss sunshine »...

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    (Ci-dessus, Karen Moncrieff  lors de la remise du grand prix au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007)

    « L'heure d'été »

     Un film français d'Olivier Assayas avec Juliette Binoche, Charles Berling, Jérémie Renier, Valérie Bonneton, Isabelle Sadoyan, Alice de Lencquesaing, Edith Scob, Dominique Reymond, et Kyle Eastwood-Genre : Drame - Durée : 1H40 mn

    « Les Femmes de l'ombre »

     Un film français de Jean-Paul Salomé avec Sophie Marceau, Julie Depardieu, Marie Gillain, Déborah François, Maya Sansa, Julien Boisselier, Vincent Rottiers, David Capelle, et Moritz Bleibtreu-Genre : Drame - Durée : 1H58 mn

    « Soyez sympas rembobinez »

    Un film américain de Michel Gondry avec Jack Black, Mos Def, Danny Glover, Mia Farrow, Melonie Diaz, Amir Ali Said, P.J. Byrne, Paul Dinello, Matt Walsh, Marcus Franklin, et Arjay Smith-

    Genre : Comédie - Durée : 1H34 mn

    « The Dead Girl »

     Un film américain de Karen Moncrieff avec Toni Collette, Piper Laurie, Don Smith, Michael Raysses, Giovanni Ribisi, Rose Byrne, Joanie Tomsky, James Franco, Earl Carroll, Dorothy Beatty, Eva Loseth

    Genre : Drame - Durée : 1H25 mn

    « Intraçable »

     Un film américain de Gregory Hoblit avec Diane Lane, Colin Hanks, Billy Burke, Joseph Cross, Perla Haney-Jardine, Tyrone Giordano, Katie O'Grady, Peter Lewis, Mary Beth Hurt, Tim De Zarn, Daniel Liu

    Genre : Thriller - Durée : 1H40 mn

    « Cours toujours Dennis »

     Un film britannique de David Schwimmer avec Simon Pegg, Thandie Newton, Hank Azaria, Dylan Moran, Matthew Fenton, David Gatt, Iddo Goldberg, Yaourou Konate, Harish Patel, Ameet Chana, et India de Beaufort

    Genre : Comédie romantique - Durée : 1H35 mn

     « Mad Detective »

     Un film hong-kongais de Johnny To, Wai Ka-Fai avec Ching Wan Lau, Andy On, Ka Tung Lam, Kelly Lin, Siu-Fai Cheung, Suet Lam, Jay Lau, Eddy Ko, Jo Kuk, Ling To Yuen, Kwok-Lun Lee, Choi-ning Lee, et Flora Chan

    Genre : Thriller - Durée : 1H29 mn

     « L'Orphelinat »

     Un film espagnol de Jose Antonio Bayona avec Belén Rueda, Fernando Cayo, Roger Príncep, Mabel Rivera, Oscar Casas, Mireia Renau, Georgina Avellaneda, Montserrat Carulla, Andrés Gertrudix, et Edgar Viva

    Genre : Horreur - Durée : 1H46 mn

    « Andalucia »

     Un film français de Alain Gomis avec Samir Guesmi, Delphine Zingg, Djolof Mbengue, Xavier Serrat, Irene Montalà, Jany Gastaldi, Ali Mokrani, Bass Dhem, Axel Bogousslavsky, et Marc Martínez

    Genre : Comédie - Durée : 1H25 mn

    « U2 3D »

     Un film américain de Catherine Owens et Mark Pellington avec Bono, The Edge, Adam Clayton, et Larry Mullen Jr.

    Genre : Documentaire - Durée : 1H30 mn

     

  • In the mood for news (5) : semaine du 17 octobre

    Cette semaine  sortent 3 films dont je vous ai déjà parlé lors de divers festivals. 

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    79242ec6d7cf404f45d3a51eed0b1ca0.jpg Je vous recommande tout d’abord « Michael Clayton » premier film réalisé par le scénariste de la saga Jason Bourne, Tony Gilroy, un film présenté en avant-première au dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville, un polar sobre et rythmé (évidemment rien à voir avec « La vengeance dans la peau », modèle du genre, question rythme soutenu : ah la scène de la gare… !) sur les conflits entre morale et intérêts financiers. George Clooney y est impeccable en avocat charismatique et complexe, écartelé entre sa morale personnelle et son intérêt professionnel, (et rien que son personnage et son interprétation méritent le déplacement), avocat d’un des plus grands cabinets juridiques de New York qui arrange et par tous les moyens les affaires embarrassantes de ses clients et qui va découvrir que cette multinationale sans scrupules est prête à faire des millions de victimes pour s’enrichir, il ne peut alors plus échapper au choix qui s’impose à lui : étouffer la vérité ou la faire éclater, au péril de sa vie. Un film pour les amateurs de films américains des années 70, d’ailleurs Sidney Pollack est présent au générique. Bref, Tony Gilroy, scénariste reconnu est à suivre comme cinéaste ! 

     Vous pourrez voir des images et photos inédites de la conférence de presse et de l’avant-première de « Michael Clayton »  au Festival du Cinéma Américain de Deauville sur mon autre blog « In the mood for Deauville ». En cliquant sur le lien ci-après vous accéderez également à mon compte-rendu de la conférence de presse, mouvementée: http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com/archive/2007/09/03/michael-clayton-de-tony-gilroy-conference-de-presse-et-avan.html#comments

    f126f0e994c0983c11ef2fc2c116ef5b.jpg Si vous avez envie d’un univers un peu moins sombre,  mais aussi plus conventionnel, vous pourrez toujours aller voir « Jane »  de Julian Jarrold (dont je vous ai récemment parlé, dans mon compte-rendu du denier Festival du Film Britannique de Dinard, voir mon compte-rendu et ma critique ici) qui relate la grande histoire d’amour de l’écrivain Jane Austen.

    Enfin,  si vous souhaitez un film carrément coloré (même si je ne vous le recommande pas…

    mais si vous y tenez…), allez voir  « For your consideration » de Christopher Guest, une comédie satirique sur le monde du cinéma, présenté en compétition officielle lors du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville, un film qui comprend une foule de clichés sur le cinéma et ses travers, sur la soif de célébrité et le cynisme de ceux qui gravitent autour.  Le sujet est caricaturé et survolé, dommage : on sourit, parfois. ( voir mon article sur la compétition officielle du Festival du Cinéma Américain de Deauville df46d16f251dbc3190f800492e5ee4f4.jpghttp://inthemoodfordeauville.hautetfort.com/competition_officielle/ )

    ce5d109de66c715d676a8bacbbce6d4b.jpgA noter également : la sortie cette semaine de « Secret sunshine » (que je n’ai pas vu) de Lee Chang-dong qui a valu à l'actrice Jeon Do-Yeon le Prix d'interprétation féminine au dernier Festival de Cannes.

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    Et vous pouvez toujours allez voir « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » d’Andrew Dominik, le film de l’année selon « In the mood for cinema » (voir ma critique ici), et « Un secret » de Claude Miller, le film français de l’année  (, voir ma critique ici, bon d’accord cela fait deux films de l’année… mais je persiste et signe : je vous les recommande vraiment, vivement, inconditionnellement) qui connaît un démarrage assez spectaculaire mais justifié avec plus de 700 000 entrées alors que Jean-Jacques Annaud connaît un échec cuisant avec « Sa majesté Minor » et seulement 88000 entrées sur 497 salles. J’avoue que la bande annonce m’a quelque peu découragée d’y aller… Euh...des avis positifs pour m’y inciter ?

    Sandra.M

  • In the mood for news (4) : "L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford", le film de la semaine …et de l’année ?

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    c87c08ab2d4c77af7d64a5dcf22cd22c.jpgCette semaine, « in the mood for news », le bulletin d’informations cinématographiques de “In the mood for cinema” sera entièrement consacré à "L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » d’Andrew Dominik, indéniablement le film de la semaine et peut-être de l’année, présenté en avant-première au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007 où il a créé l’évènement et divisé le public, les uns criant au chef d’œuvre, les autres, s’ennuyant et partant avant la fin du film,  aveugles ou insensibles à sa beauté sidérante et ensorcelante.

    Voici ci-dessous le récit de la conférence de presse et ma critique du film repris de mon blog consacré à ce 33ème Festival du Cinéma Américain de Deauville « In the mood for Deauville » (http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com ). Vous pourrez également retrouver des vidéos exclusives de cette présentation et de cette conférence de presse en cliquant sur le lien suivant : voir les vidéos de la présentation et la conférence de presse de "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" (en m'excusant pour leur mauvaise qualité et leur brièveté, celles-ci étant prises avec un appareil photo assez rudimentaire, la durée des vidéos étant de surcroît très limitée sur ce blog.)

    La conférence de presse de L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford au 33ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    L’assassinat de Jessie James par le lâche Robert Ford. Voilà qui résonne comme le titre d’un film de série B. Voilà qui est tout sauf un film de série B. Un film majeur, sublime, singulier, qui m’a enthousiasmée et captivée comme rarement je l’ai été cette année au cinéma. Mais avant d’en revenir au film et à sa projection :  petit flash back sur la conférence de presse qui s’est déroulée auparavant, du moins est-ce ainsi qu’on appelle ce curieux rituel  qui la veille avec George Clooney pour "Michael Clayton" avait eu des allures d’empoignade, qui cet après-midi avait des airs d’évènement. L’atmosphère est électrique dans la foule des journalistes, tous médias prestigieux qu’ils représentent, certains s’étant vus refusés la veille l’accès à la conférence pour «  Michael Clayton ». Le sésame indispensable  est apparemment cette fois gris. La hiérarchie festivalière qui ignore toute démocratie (la démocratie s’arrêterait-elle à l’entrée d’une salle de presse ?) est parfois obscure.  Nous entrons par quatre.   J’entre. Un garde du corps, épuisé, nous toise d’un regard méprisant. Les CRS entourent la salle de conférence. Allons-nous voir un lion en cage ? Nous voilà en tout cas enfermés avec lui dans le zoo. Un lion traqué plutôt. Après la décontraction et le professionnalisme de Michael Douglas, les excès d’enthousiasme du  non moins charismatique George Clooney, Brad Pitt est visiblement tendu, sur la défensive, (on le serait à moins…) distribuant ses sourires avec parcimonie. Exténué sans doute, la traque a paraît-il commencé dès le début de l’après-midi, dès l’aéroport, puis à l’hôtel Royal. Ne jamais baisser la garde. Comme Jessie James. Véritable métaphore de sa propre existence. Brad Pitt est parfois craint parce qu’admiré. Jessie James est admiré parce que craint. Mais leurs célébrités, certes si dissemblables dans leurs causes, les enferment dans une pareille solitude, méfiance, les condamne à être constamment aux aguets, à l’affût d’un regard perfide, d’une attaque imprévue, à être coupés de la vie. Ils sont deux victimes de personnes aspirant à la célébrité « sans savoir pourquoi, croyant qu’ils vont ainsi devenir de meilleurs humains » ajoute Brad Pitt. Ils provoquent tous deux des bagarres d’un genre certes différent, l’un entre des vautours d’un genre nouveau (à l’aéroport, donc), l’autre entre ceux qui veulent sa tête, d’une autre manière ( dans des plaines gigantesques).  Deux êtres, finalement et évidemment humains, dont on a voulu faire des légendes.  Et la même lassitude, alors compréhensible, semble s’être emparée d’eux. La conférence de presse débute par l’évocation de la complexité du film, à l’image des films des années 1970 qui « prenaient leur temps ». La première version faisait ainsi 4H30. Celle-ci fait 2H35. Rassurez-vous : vous ne les verrez pas passer.  Mais cette similitude entre sa propre existence et le personnage de Jessie James n’est certainement pas la seule raison pour laquelle Brad Pitt a choisi de produire ce film sur le célèbre hors-la-loi et de l’incarner.

    A une question sur « L’homme qui tua Liberty Valance » de John Ford, Andrew Dominik avoue qu’il ne l’a pas vu et Brad Pitt répond que lui l’a vu mais que, contrairement au film de Ford, celui d’Andrew Dominik, raconte davantage la véritable histoire de Jesse James  que la légende. Brad Pitt  précise que lorsqu’il choisit de s’investir dans un projet, il ne réfléchit évidemment pas pour savoir si le film aura du succès ou non. Ce qui compte surtout pour lui c’est « l’histoire et les gens qui travaillent sur un projet ». Il évoque aussi sa société de production « Plan B », dont il avoue que le nom n’est pas trop inspiré (inspiré par son prénom et celui de l’autre cofondateur qui s’appelait également Brad) parce que souvent il voyait des films qui n’aboutissaient pas comme il l’aurait souhaité.  A Casey Affleck, un journaliste demande s’il considère davantage son personnage comme un traitre ou une victime. Casey Affleck répond qu’il est « les deux et bien d’autres choses ». L’intérêt du film et leur implication dans celui-ci résulte selon eux avant tout de  son absence de manichéisme. Les films projetés depuis le début du festival ( à l’exception du film en compétition ce matin « For your consideration » qui a tenté de dire maladroitement ce que Marc Fitoussi a exprimé si justement avec « La vie d’artistes » mais revenons à  nos moutons, lions) dénotent d’ailleurs  une exigence scénaristique, une complexité, bien loin des standards caricaturaux hollywoodiens. Quelqu’un demande à Casey Affleck si c’est un avantage ou un inconvénient d’être le frère de Ben Affleck.  Il répond, visiblement agacé, que cela permet qu’on lui pose de telles questions… Probablement pour la énième fois. Puis, il répond avec humour qu’il a pu « le jeter au requin » et voir avant d’y être lui-même jeté, l’effet que cela produit. Pour l’équipe, ce film est un conte de fée, ce que reflètent les images floues et donc tordues de la réalité, comme vues par le prisme  d’un daguerréotype.  La conférence de presse s’achève et en entendant ces questions relativement banales, je ne me doute pas encore que je vais voir ce film inoubliable, captivant  et si novateur. Nous sommes enfermés dans la salle de conférence quelques minutes avant de pouvoir sortir pour que le public ne s’y engouffre pas et que Brad Pitt puisse repartir tranquillement pour se réfugier, se reposer loin des traqueurs carnassiers.

    La projection au CID du Festival de Deauville : un western psychologique

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    D’abord il est difficile de définir ce film qui reprend certes les codes du western mais qui les détourne majestueusement. Tout comme le titre nous donne une fausse piste. Evidemment il s’agit bien de l’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Mais au final, peut-on parler d’assassinat ? Ou d’une bête traquée qui, lasse ou provocante, défie la mort ? Peut-on parler de lâcheté à propos de Robert Ford ? Ce titre, finalement très brillant et loin d’être anodin, évacue d’emblée ce que nous savons déjà parce que l’intérêt est ailleurs. Et si ce film renouvelle le genre, c’est parce qu’il instille la psychologie, aux antipodes du manichéisme habituellement érigé en principe du western.  Les héros sont aussi vulnérables.  Ils ne sont pas invincibles. C’est en effet un duel psychologique palpitant. Une lutte entre deux hommes. Une lutte interne pour chacun d’eux aussi. Robert Ford partagé entre sa vénération pour Jesse James et son désir de gloire de cet homme érigé en héros qu’il vénère autant qu’il désirerait prendre sa place.  Entre l’adoration et la haine.  Entre l’innocence, l’arrogance et  l’ambition. Finalement si proches et peut-être si indissociables. Qui peut mieux haïr que celui qui a le plus adulé. La passion est versatile dans ses excès. Jesse James  est en proie  à ses démons. Robert Ford idolâtre Jesse James. Jesse James lui demande un jour s’il veut « être lui » ou « être comme lui ». La passion, elle aussi, elle surtout,  a des raisons que la raison ne connaît pas.

    Quelques plans font songer à « La prisonnière du désert » et pourtant ce film ne ressemble à aucun autre. La course des nuages que le réalisateur filme à l’envie et par lequel débute le film nous fait d’abord craindre un film caricatural. Il annonce simplement la poésie de ce film imprégné d’une lumière crépusculaire. De noirceur et de blancheur mêlées, contrastées, fascinantes. Les interprétations parfaites et même impressionnantes de Brad Pitt et Casey Affleck ajoutent à l’intensité de ce film magistral. Notre respiration est suspendue. Tout peut basculer d’un instant à l’autre. Le doute s’immisce dans les esprits. Le lion peut rugir à tout instant. Un regard qui se brouille. Une agitation inhabituelle. Rien ne lui échappe. C’est d’une intensité hitchcockienne. Voilà, c’est un western hitchcockien, un western d’auteur. Rien n’est superflu.

    Ce film est l’histoire d’une légende interprétée par une autre. Un film d’une grande modernité qui renouvelle le genre. Un western qui s’appréhende comme un thriller psychologique. Une œuvre sombrement poétique et mélancolique, lyrique. Un voyage dans des âmes tourmentées et complexes. Un grand film d’une rare richesse psychologique et d’une grande beauté formelle. Qui nous parle d’un monde qui a fait d’un criminel un héros. Qui nous parle aussi du nôtre. Qui fabrique des légendes.  Des lions en cage, celle de leur âme, celle que leur fabriquent ceux qui les traquent, impitoyablement, inlassablement. Un film unique, éblouissant, qui me donne finalement l’impression d’avoir accompagné la course des nuages dans leur voyage sombrement poétique d’une beauté et d’une profondeur indicibles  et tellement magique. Un film qui vous berce, ensorcelle et hypnotise de sa lueur incomparable bien après le générique de fin. Un film à ne manquer sous aucun prétexte et que je retournerai d'ailleurs voir dès demain, et dont il n'est pas exclu que je vous reparle... départie de l'agitation et l'effervescence deauvillaise.

    Remarques: -Ce film a été présenté en compétition lors de la dernière Mostra de Venise. Brad Pitt y a remporté la coupe Volpi du meilleur acteur...un prix amplement mérité.

    A suivre : mon compte-rendu du 18ème Festival du Film Britannique de Dinard…avec un peu de retard !

    Sandra.M

  • Du Festival du Cinéma Américain de Deauville au Festival du Film Britannique de Dinard...

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    Photo ci-dessus: L'équipe du film "Michael Clayton" en conférence de presse

     Le 33ème Festival du Cinéma Américain de Deauville a dévoilé son palmarès dimanche dernier et je reviens doucement à la réalité et à l'écriture de ce blog.

    Si vous voulez replonger dans ces 10 journées deauvillaises, découvrir mes vidéos, photographies et critiques inédites, je vous invite à consulter mon blog entièrement consacré à ce festival,"In the mood for deauville":

     http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com

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     Je vous invite également à voir le trépidant et palpitant "La vengeance dans la peau" de Paul Greengrass présenté en avant-première lors de ce festival et sorti ce mercredi 12 septembre, et dans une bien moindre mesure, simplement pour le contre-emploi de Michael Douglas, auquel le festival rendait d'ailleurs hommage, "The king of California" de Michael Cahill, également sorti ce 12 septembre (cliquez ici pour en savoir plus).

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    Je vous recommande également d'ores et déjà "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" d'Andrew Dominik (cliquez ici pour lire ma critique et visionner mes vidéos de la présentation du film à Deauville), le grand film de cette 33ème édition du Festival du Cinéma Américain qui sortira le 10 octobre.

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    Je vous recommande enfin "La vie d'artiste" de Marc Fitoussi couronnée du prix Michel d'Ornano du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007, sorti le 5 septembre dernier en France. (Cliquez ici pour lire ma critique)

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     Très bientôt retrouvez toute l'actualité cinématographique sur "In the mood for cinema", et notamment toutes les informations concernant  le Festival du Film Britannique de Dinard 2007 qui aura lieu du 4 au 7 septembre prochain.

    En attendant, rendez-vous sur "In the mood for Deauville". dont voici un aperç en images...:

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    La suite en mots, images et vidéos sur :

    Sandra.M (Toutes les photos ont été prises pendant le Festival et sont la propriété de ce blog pour toute utilisation, merci de me contacter au préalable à festival.cinema@laposte.net )